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Bảo tàng lịch sử Quốc gia

Musée National d'Histoire du Vietnam

09/09/2024 14:45 256
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Une avancée majeure dans l'archéologie vient confirmer l'existence d'un chantier naval à Lothal, l'un des plus anciens ports du monde et un centre névralgique de la civilisation harappéenne. Cette cité antique a longtemps suscité des débats quant à la nature de ses structures, notamment un grand bassin de briques considéré par certains comme un réservoir. Aujourd'hui, de nouvelles preuves scientifiques renforcent l'hypothèse du chantier naval.

 
 

Les récentes découvertes à Lothal, dans l'État du Gujarat en Inde, apportent un éclairage essentiel sur l’organisation des réseaux commerciaux de la civilisation harappéenne, une des plus anciennes du monde. Située à environ 30 kilomètres du golfe de Khambhat, Lothal a longtemps été un point central du commerce maritime durant l’âge du bronze.

Des études menées par l'Institut indien de technologie de Gandhinagar (IITGn) révèlent de nouvelles preuves suggérant l’existence d’un chantier naval sur ce site, renforçant son rôle dans les échanges entre l’Indus et d’autres civilisations telles que celles de la Mésopotamie. Ces recherches, publiées dans le Journal of Archaeological Science, s’appuient sur des données satellites et des cartes historiques pour reconstituer le paysage fluvial autour de Lothal, mettant en lumière l’importance des voies navigables dans l'économie harappéenne.

Lothal : Un carrefour commercial stratégique

La civilisation harappéenne, également appelée civilisation de la vallée de l'Indus, s'étendait sur une vaste région couvrant une partie de l'actuelle Inde et du Pakistan. Elle prospéra entre 2600 et 1900 avant notre ère. On la connait pour ses villes planifiées, ses infrastructures avancées, et son système d'écriture non encore déchiffré. On compare d’ailleurs souvent cette civilisation aux sociétés de Mésopotamie et d'Égypte pour son urbanisation sophistiquée et son commerce florissant. Parmi les sites harappéens, Lothal se distingue par son emplacement stratégique au sud, près du golfe de Khambhat. Ce port jouait un rôle clé dans les échanges maritimes. Il facilitait les connexions avec des régions aussi lointaines que la Perse et la Mésopotamie. Il consolida ainsi la place de Lothal dans le réseau commercial mondial de l'époque.

Les nouvelles recherches menées par l'Institut indien de technologie de Gandhinagar (IITGn) révèlent que le fleuve Sabarmati passait autrefois à proximité du site. Actuellement, il coule à 20 kilomètres de Lothal. Ce cours d'eau permettait une connexion fluide entre les routes fluviales et maritimes. Il améliorait le transport de marchandises précieuses. Ces échanges se voient attestés par la découverte de nombreux objets d'origine mésopotamienne à Lothal. Ils confirment l'importance de ce site en tant que carrefour commercial international. Les chercheurs suggèrent que cette proximité avec le Sabarmati aurait déterminé l'essor de Lothal en tant que port et centre névralgique du commerce harappéen.

Une réévaluation de la théorie du chantier naval

La redécouverte du vaste bassin en briques cuites à Lothal a longtemps alimenté le débat parmi les archéologues. Il présente des dimensions impressionnantes : 222 mètres de long sur 37 mètres de large. Ce bassin a initialement été considéré comme un réservoir d’eau utilisé pour l'irrigation ou les besoins domestiques. Cependant, sa forme trapézoïdale, la présence de canaux d’entrée et de sortie interrogent. Associés au quai en briques à proximité, ils conduisent certains chercheurs à émettre une autre hypothèse. Il pourrait s’agir en réalité d'un chantier naval, conçu pour accueillir des bateaux à des fins commerciales. Ce point de vue a toutefois suscité des doutes. Notamment en raison du manque de preuves directes quant à l’existence d’une voie navigable adjacente au site. En outre, l'éloignement actuel du fleuve Sabarmati semblait contester également cette idée.

Grâce à l'avancée des technologies modernes, les chercheurs ont pu retracer l’ancien cours du Sabarmati. Ils ont ainsi établi une connexion entre ce bassin et les anciennes routes fluviales. Ces données révèlent que le Sabarmati coulait autrefois à proximité immédiate de Lothal. Ces informations renforcent l’idée que le bassin servait effectivement de dock pour des activités commerciales.

L'utilisation des modèles numériques d'élévation et des données multispectrales par les chercheurs a permis cette reconstitution précise du paysage de Lothal tel qu'il était durant la civilisation harappéenne. Plus précisément, ces technologies ont permis de cartographier les anciens cours d'eau et les modifications géomorphologiques survenues au fil des siècles. En superposant ces informations aux données historiques et aux découvertes archéologiques, les chercheurs ont pu visualiser un environnement autrefois fluvial. En identifiant d'anciens chenaux, les chercheurs démontrent bien que Lothal occupait une position stratégique sur un réseau commercial reliant d'autres régions riches en ressources, comme le Rann de Kachchh.

Une avancée technologique au service de l'archéologie

Le professeur Ekta Gupta souligne que cette reconstruction du paysage permet de mieux comprendre l'ingéniosité des Harappéens dans leur adaptation à l’environnement. En exploitant judicieusement les ressources naturelles, ils ont pu établir un système de transport et de communication efficace.

 

Reconstruction du cours originel de la rivière à travers Lothal. © E. Gupta et al., 2024

Les routes fluviales reliaient Lothal à d’autres centres harappéens, comme Dholavira. Ceci facilitait l'échange rapide de matières premières et de produits manufacturés. Lothal se trouvait proche des ressources précieuses comme l'amazonite, la stéatite, la cornaline, le cuivre et les coquillages. En raison de cette proximité, la ville joua un rôle important en tant que plaque tournante du commerce pour les vastes plaines indo-saraswati. Elle constituait également une plaque tournante majeure pour l'exportation de produits en coton, de perles de pierre et d'ivoire. Les traces de poteries, de sceaux, de poids et de perles de cornaline décorées de l'époque harappéenne en Mésopotamie, sur la côte du golfe Persique et en Élam suggèrent que ses liens commerciaux ne se limitaient pas à la région de l'Indus.

Des objets harappéens ont été découverts dans plusieurs villages côtiers autour du golfe Persique. En outre, un certain nombre de centres de production artisanale et de sites d'habitation harappéens le long du vaste littoral, qui s'étend de la côte de Makran au Pakistan près de la frontière iranienne jusqu'à Lothal dans le golfe de Khambhat, soutiennent les activités commerciales maritimes de Lothal.

Défis et perspectives futures

Malgré les nouvelles preuves soutenant la théorie du chantier naval à Lothal, plusieurs défis persistent. L'une des principales interrogations concerne la migration du fleuve Sabarmati. Bien que les données géomorphologiques montrent un ancien cours près de Lothal, les mécanismes exacts de cette migration, notamment les influences tectoniques, restent flous. De plus, l'absence de preuves directes concernant l’arrière-pays du port limite la certitude sur l’étendue et la nature des activités commerciales maritimes. Ces éléments doivent être clarifiés pour consolider pleinement l'hypothèse du dock.

Cependant, ces découvertes constituent une étape importante dans la compréhension de Lothal et de son rôle central dans le commerce harappéen. Les chercheurs prévoient de poursuivre les investigations, notamment par des études plus détaillées sur la géologie et les paléoroutes fluviales. Ils espèrent ainsi mieux cerner les dynamiques environnementales et leur impact sur les échanges commerciaux. Ces recherches pourraient fournir des informations clés sur l'évolution des infrastructures portuaires et maritimes dans l’Indus et au-delà.

https://www.science-et-vie.com/

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