Le plus vieux calendrier solaire du monde aurait plus de 12 000 ans. C’est en tout cas l’hypothèse proposée par des chercheurs de l’université d’Edimbourg. Cette dernière s’appuie sur une analyse menée à Göbekli Tepe, l’un des plus anciens vestiges de temples, où se trouvent de gigantesques piliers en pierre, gravés et disposés d’une étrange manière sur le site…
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Découvert en Turquie dans les années 60, le site de Göbekli Tepe est l’un des plus vieux sites archéologiques découvert à ce jour. Souvent vu comme un ancien centre religieux ou rituel, ces vestiges dévoileraient en détails l’organisation de la société humaine préhistorique, avant qu’elle ne devienne sédentaire. Ce site fascine la communauté archéologique car il offre un aperçu unique de ce qu’étaient les débuts de notre civilisation. Une récente étude, menée sur ce terrain par un groupe de chercheurs écossais, a émis la théorie que ces structures formeraient l’un des plus anciens calendriers solaires.
Un calendrier préhistorique à ciel ouvert
Composé d’une série d’immenses piliers de pierre d’une trentaine de mètres chacun, cette étrange conception à longtemps interrogé les spécialistes sur son utilité. Ce n’était ni les fondations d’un bâtiment, ni même une simple décoration. C’est grâce à une équipe écossaise que 7 piliers ont été déterrés du sol et que les premières hypothèses ont commencé à apparaître.
La disposition de ces blocs de pierre formait une sorte de gigantesque arche, sur laquelle étaient gravés des animaux et pictogrammes de manière très méthodique. La forme, également, rappelle un autre site proche d’Edimbourg, les ruines d’un calendrier lunaire vieux de plus de 8 000 ans. L’hypothèse est ainsi née : ce site serait lui aussi calendrier préhistorique, mais encore plus ancien.
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Pour le bien de cette étude, les archéologues ont reproduit toute la structure, en comptant les vestiges qui étaient encore inhumés. Le but ? Comprendre son fonctionnement. Chaque pilier était accompagné de banquettes concentriques en pierre qui, agencées avec le reste de la structure, devaient permettre à ces hommes préhistoriques de définir l’avancement des saisons.
Ainsi, en sachant désormais à quelle période du cycle ils se trouvaient, les érudits pouvaient graver les événements importants à la bonne date. Selon cette hypothèse, les nombreuses gravures et bas-reliefs taillés dans les piliers illustreraient les grands moments vécus par cette tribu nomade.
Un mode de vie évolutif
Si cette théorie est encore en étude, elle démontre déjà le savoir-faire de cette civilisation, alors nomade, et ses priorités. Cette structure fixe, leur permettant d’annoter les faits importants, évoque leur transition vers un mode de vie plus sédentaire. Avec plus de 50 tonnes par pierre, impossible d’envisager qu’ils les transportaient avec eux.
L’étude se penche également sur la signification des gravures. Inscrites avec finesse, elle montrent un véritable savoir faire des tailleurs. Lions, oiseaux, quadrupèdes variés et même une araignée… Beaucoup d’animaux y sont représentés. Certains y voient ici une représentation des constellations, ce qui voudrait dire que cette société humaine avait déjà des connaissances en astronomie il y a près de douze millénaires.
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La deuxième grande révélation de ce site serait un événement encore plus ancien. Selon les gravures, de nombreux fragments de comètes auraient percuté la Terre et entraîné des perturbations majeures dans notre écosystème.
On sait que durant cette période, une intense vague de froid a fait disparaître une grande partie de la faune de l’époque et a obligé les tribus préhistoriques à modifier leur mode de vie pour s’acclimater aux températures extrêmes. Si cette théorie s’avère vraie, ce calendrier permettrait de dater ces événements, primordiaux dans l’histoire de l’humanité, et de marcher sur les pas des anciennes civilisations.