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Bảo tàng lịch sử Quốc gia

Musée National d'Histoire du Vietnam

05/08/2024 15:16 458
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Le site exceptionnel d'Atapuerca, en Espagne, vient de livrer de nouveaux restes osseux d'Homo antecessor, ancêtre probable de Sapiens et de Neandertal. Ces nouveaux fossiles émergent exactement 30 ans après la découverte de cet homininé au même endroit.
 
La dernière campagne de fouille sur le site préhistorique d'Atapuerca, en Espagne, a permis de mettre la main sur de nouveaux fossiles d'Homo antecessor, le représentant du genre Homo le plus vieux connu à ce jour en Europe.
La découverte de restes osseux d’une espèce humaine disparue est toujours un événement, mais elle l’est peut-être encore plus lorsque lorsqu’elle survient tout juste 30 ans après la découverte de l’espèce en question. Sur le site de la Sierra de Atapuerca, près de Burgos, dans le nord de l’Espagne, une équipe de paléoanthropologues menée par l’Espagnol José María Bermúdez de Castro a mis la main il y a quelques jours sur de nouveaux restes d’Homo antecessor, une espèce qui foula le sol il y a entre 1,2 million d’années et 600.000 ans et qui s’avère être le plus ancien représentant du genre Homo décrit à ce jour en Europe.
Un ancêtre cannibale
Les fouilles, qui ont débuté le 18 juin et se sont achevées le 24 juillet 2024, coïncidaient avec le 30e anniversaire de la première découverte de cette espèce au même endroit. Ce sont aujourd’hui une dizaine de fossiles d'Homo antecessor, dont des fragments de crâne et une incisive d'une femme adulte âgée d'environ 25 ans, qui ont été trouvés dans l'unité TD6 de la Gran Dolina. Outre ces restes humains, des ossements d'animaux et quelques outils en pierre ont également été mis au jour.
Homo antecessor, identifié pour la première en 1994 sur le site de Gran Dolina donc, était un chasseur-cueilleur présentant une combinaison de traits primitifs et modernes. Certaines de ses caractéristiques morphologiques, comme son front haut et sa mâchoire peu prononcée, évoquent déjà les traits d’Homo sapiens, tandis que ses dents ou la structure de ses os sont archaïques. Des marques de découpe sur ses propres os ont conduit les chercheurs à penser qu’il pratiquait le cannibalisme, même si les raisons de ce comportement sont encore mal comprises (et ne le seront sans doute jamais). Pour certains paléoanthropologues, il serait un ancêtre commun à Neandertal et à Sapiens et jouerait donc un rôle crucial dans la compréhension de l'évolution humaine sur le continent européen.
 
 
Une sculpture représentant Homo antecessor réalisée par la paléo-artiste française Elizabeth Daynes, au Musée de l'évolution humaine (MEH) de Burgos. Crédits : Cesar Manso/AFP
Une avalanche de fossiles à venir ?
Au cours d’une conférence de presse organisée à l’issue de la fouille, José María Bermúdez de Castro a admis que "cela n’a pas été le festival de fossiles [qu’il avait] prédit l'année dernière", et ce parce que l’équipe a fouillé dans un premier temps un niveau supérieur de TD6 fastidieux (l’unité stratigraphique fait plus de deux mètres de haut). "Mais nous avons fait une découverte qui nous permet de savoir que le site est intact", a-t-il poursuivi. "Les restes de coprolithes (des fèces fossilisées) d'hyènes. Ma prévision pour l'année prochaine est qu'une centaine de fossiles humains pourraient être trouvés.”
Le butin de cette année n’est tout de même pas négligeable. Plusieurs fragments de crâne, un fragment de maxillaire, deux de mandibule, des côtes et des vertèbres, un os de poignet et une dent incisive donc, ont été récoltés. Cette dent féminine, datée à 850.000 ans, est incontestablement le vestige le plus intéressant : elle présente une racine très courte et se veut très usée, ce qui en fait un fossile sans aucune ressemblance avec les autres fossiles de dents retrouvés à Atapuerca jusqu'ici. Elle appartiendrait donc à un individu d’Homo antecessor encore inconnu des chercheurs.
 
 
La dent retrouvée   dans l'unité TD6 de la Gran Dolina, sans doute celle d'une femme âgée d'environ 25 ans. Crédits : Maria D. Guillén/IPHES-CERCA
Jusqu’à cette année, huit à neuf individus différents avaient pu être identifiés parmi les 180 restes fossiles accumulés au cours des campagnes antérieures, les premières entre 1994 et 1997, les suivantes entre 2003 et 2011.
Un site définitivement riche
Toujours lors de cette campagne 2024, un petit fragment circulaire d'os du crâne d'un Néandertalien et une importante collection d'industrie lithique ont également été découverts dans la grotte du Fantôme, dans un niveau daté entre 100.000 et 70.000 ans. La grotte El Mirador, elle, a révélé des traces de peinture rouge sur les parois et dans les sédiments. "Bien qu'il ne s'agisse pas du site le plus ancien d'Atapuerca, il fournit des informations uniques et précieuses sur les origines des populations européennes actuelles", a souligné le chercheur Juan Luis Arsuaga.
En juillet 2022, un autre site d'Atapuerca - la Sima del Elefante - avait été le théâtre d'une découverte extraordinaire : celle d'un fragment de visage d'un hominidé à l'espèce indéterminée (peut-être Antecessor) dont l'âge fut estimé à 1,4 million d'années, ce qui en ferait, si la datation était bel et bien confirmée, le plus vieil être humain jamais retrouvé en Europe.
https://www.sciencesetavenir.fr/

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