Au sous-sol du siège de l’Assemblée nationale se trouve un espace d’exposition d’objets anciens exhumés à la Cité impériale de Thang Long - Hanoï. Ce musée archéologique a pour but la conservation et la promotion des valeurs historiques de la capitale.
Au sous-sol du siège de l’Assemblée nationale, il existe une collection d’objets et de vestiges mis à jour au sein de la Cité impériale de Thang Long.
Au sous-sol du siège de l’Assemblée nationale, à une profondeur allant 7 à 13 m, se trouve un espace où l’on peut entendre des chants d’oiseaux, des sons de cloche, des mélodies musicales ou encore voir des images retraçant le passé. Il s’agit d’un musée d’anciens objets enfouis sous la Cité impériale de Thang Long.
Recouvrant une superficie d’environ 3.700 m2, il contient plus de 400 objets anciens et une dizaine de vestiges sélectionnés parmi des dizaines de milliers d’objets exhumés et conservés par des experts au cours des fouilles réalisées lors de la construction du siège de l’Assemblée nationale en 2008-2009.
Une passerelle entre le passé et le présent
À noter que les lieux consistent en deux sous-sols, le premier réservé aux dynasties des Ly, Trân et Lê (du XIe au XVIIIe siècles), le deuxième à l’époque pré-Thang Long (du VIIe au Xe siècles), c’est-à-dire avant le transfert de la capitale de Hoa Lu sur l’emplacement actuel de Hanoï du roi Ly Công Uân (974-1028).
Le musée vise à constituer une passerelle entre le passé et le présent, permettant au siège de l’Assemblée nationale de s’associer à l’histoire du pays et d’exprimer la vitalité de ce bâtiment d’une très haute importance. Des vestiges exhumés sont mis en mouvement par des jeux de lumières, des images en trois dimensions, des sons et de la musique. On peut par exemple découvrir une séquence en trois dimensions d’un oiseau chantant dans sa cage. La scénette accompagne une petite jarre, un des objets retrouvés lors des fouilles, et permet d’illustrer l’élevage d’oiseaux d’agrément pratiqué dans les temps anciens.
On peut également être fasciné par le palais royal en miniature des Ly, avec ses 42 piliers équipés d’un système d’éclairage sophistiqué. Des centaines de pièces ornées d’images de dragon et de phénix côtoient des céramiques réalisées pour les rois et les reines. Aucun espace n’est sous-utilisé. En marchant sur un sol transparent fait de verre, les visiteurs peuvent découvrir quelques trésors archéologiques, comme sortis de terre.
L’exposition se visite de façon chronologique. Les objets et vestiges sont répartis en fonction de leur matière et/ou leur rôle. On y trouve céramique, faïence, métal, dépouilles d’animaux, jouets, objets de la vie quotidienne ou religieux, etc. Ils sont présentés en alternance dans tout le musée afin que les visiteurs puissent saisir l’envergure et la beauté de l’architecture des ouvrages royaux d’autrefois.
La visite du musée est une véritable expérience sensorielle grâce au jeu quasi théâtral mettant en scène l’immobilité des vestiges et des objets et l’animation des images projetées.
Pour valoriser le patrimoine
Le musée fait le pari d’utiliser des techniques modernes pour mettre en valeur les pièces exposées.
En supplément des vitres placées des deux côtés des couloirs, certains objets sont installés au dessous du plancher, donnant l’impression de marcher dans un chantier d’exhumation. Les cavités sont maintenues à une humidité constante pour assurer la préservation parfaite des objets.
Pièces maîtresses de la collection, les deux mosaïques intitulées Rông bay (Dragon s’envolant) et Bình minh Thang Long (L’aube à Thang Long) ont été réalisées à partir de milliers de débris de briques et de tuiles. Ces deux œuvres s’inspirent du transfert de la capitale de Hoa Lu (actuelle province de Ninh Binh, au Nord) à Thang Long (Hanoï actuelle) en 1010, et de l’épanouissement du pays depuis la dynastie des Ly. "Nous plaçons à chaque espace des objets marquants pour rendre l’exposition plus typique tout en valorisant l’essentiel du patrimoine", a commenté le Dr. Bùi Minh Trí, directeur du Centre de recherche sur les capitales royales.
La satisfaction du public est placée au centre des priorités du musée. Celui-ci a été aménagé pour accueillir les personnes en situation d’handicap, et dispose d’un espace ludique et moderne pour les enfants. Ces derniers pourront découvrir l’archéologie via des écrans tactiles et un sol interactif. Un tel résultat est le fruit du travail de quatre ans de l’Institut d’études de la Cité impériale, relevant de l’Académie des sciences du Vietnam.
Selon le maître de conférences, Dr. Nguyên Van Huy, ancien directeur du Musée d’ethnographie, l’établissement apporte non seulement de la nouveauté au siège de l’Assemblée nationale, affirmant la bonne direction du Parti et de l’État dans le cadre de la conservation et de la valorisation de la Cité impériale, mais assure aussi la promotion de la valeur du patrimoine du Vietnam.