Située dans le village de Tiên Lu, commune de Tiên Phuong,
dans le district de Chuong My, en banlieue de Hanoï, l'ancienne pagode Tram
Gian est réputée depuis longtemps pour son histoire ancienne et sa beauté
intemporelle.
L'entrée de la pagode
Tram Gian dans le village de Tiên Lu, commune de Tiên Phuong, district de
Chuong My en banlieue de Hanoï.
Nichée à 20 km au sud-ouest du centre de la capitale,
il s'agit d'une des plus anciennes pagodes du Vietnam. Elle est également
connue sous les noms de Tiên Lu et Quang Nghiêm. Sa construction remonte à
l'année 1185, durant le règne du roi Ly Cao Tông (1173-1210).
De bas, la pagode apparaît telle une belle
fleur s'épanouissant dans le ciel, captant la quintessence de la terre et du
firmament.
Selon la légende, Nguyên Binh An naquit à
Bôi Khê, dans le district de Thanh Oai, et devint abbé de la pagode Tram Gian
sous la dynastie des Trân (1225-1400). Dans ce village, une femme rêva de la
naissance de Bouddha et devint ensuite enceinte, donnant naissance à un fils extraordinaire.
Après le décès de ses parents à l'âge de neuf ans, le jeune garçon quitta son
foyer pour rejoindre la pagode de Dai Bi dans un village voisin. À 15 ans, il
arriva dans le village de Tiên Lu, dans la commune de Tiên Phuong, où il fut
ébloui par la splendeur du paysage. Durant dix années d'études assidues, le
jeune homme acquit une compréhension profonde des enseignements bouddhistes et
des phénomènes mystiques.
La renommée du jeune homme parvint aux
oreilles du roi Trân, qui le fit alors venir à la pagode de la capitale, lui
accordant le titre vénérable de "Duc Minh". Dès lors, il resta au
service de la pagode royale.
La pagode Tram Gian est
l'une des plus anciennes pagodes de Hanoï.
Après le décès de l’aîné de la pagode Tiên Lu, le
vénérable Duc Minh exprima le souhait de retourner dans son village natal pour
y ériger une nouvelle pagode. À l'âge de 95 ans, il quitta son disciple et
quitta ce monde. Cent jours plus tard, une douce et puissante fragrance émana
de son corps, se répandant à proximité comme au loin. Les villageois de Tiên Lu
et ses dévots décidèrent alors de construire des tours funéraires pour
préserver ses restes et les honorer.
Au fil des siècles, la pagode Tram Gian fut
restaurée et agrandie, devenant un complexe architectural unique en son genre.
Une
architecture unique
La raison pour laquelle la pagode a été
nommée "Tram Gian" (une centaine de compartiments) est liée à une
ancienne méthode de mesure. Son toit repose sur un grand nombre de piliers
selon une règle spécifique : chaque compartiment est soutenu par quatre
piliers, et l'ensemble de l'édifice compte plus d'une centaine de
compartiments. Ce plan de construction confère au bâtiment une architecture
absolument remarquable, ce qui explique sa renommée.
La tour de cloche de
deux étages avec huit toits construite en 1693.
La pagode abrite un trésor de 153 statues,
principalement en bois, avec quelques-unes en terre cuite. Parmi elles, les
plus précieuses sont les statues de Bouddha et d'Avalokitesvara Bodhisattva,
qui sont d'une grande valeur culturelle et religieuse.
Au centre du palais supérieur de la pagode
Tram Gian, se dresse un piédestal en terre cuite rouge de forme rectangulaire,
qui présente une similitude avec ceux fabriqués sous la dynastie des Trân. Sur
ce piédestal, se trouve un socle de lotus orné de nombreux motifs représentant
des animaux et des fleurs.
Un clocher a été installé lors de la
deuxième année de l'ère Canh Thinh (1794). Pour y accéder, on monte 25 marches
en pierre bleue, formant la silhouette d'un dragon. Dans la cour, on peut
également observer un effondrement de pierre rectangulaire.
De plus, la pagode abrite plusieurs objets
rares et précieux, tels que le dragon de pierre datant de la dynastie des Trân,
qui sert également de rampe d'accès au perron de la pagode. Le dragon présente
un corps long et épais, mais sa tête est conçue dans le style de la dynastie
des Nguyên (1802-1945).
Une stèle dans la cour
de la pagode.
La pagode abrite également un ensemble d'œuvres d'art
représentant les Arhats (disciples éclairés du Bouddha) qui mêlent habilement
la sculpture en relief et la peinture. Ces créations artistiques témoignent du
talent et de la créativité des artisans qui ont contribué à embellir ce lieu
sacré. À travers les siècles, la pagode est considérée comme un patrimoine
unique et une source de fierté pour les habitants de Chuong My.
En reconnaissance de son importance
historique et culturelle, la pagode Tram Gian a été officiellement classée
monument historique national par le ministère de la Culture et de l'Information
du Vietnam (aujourd'hui le ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme).
Sa fête est célébrée en collaboration avec
de nombreux villages du district, ainsi que le village de Bôi Khê. Elle a lieu
annuellement, mais une grande célébration se tient tous les quatre ans. Cette
fête s'étend officiellement du 4e au
6e jour du premier mois lunaire,
rassemblant ainsi les fidèles et les visiteurs venus honorer ce site sacré et
participer aux festivités animées.
Texte et
photos : Thuy Hà/CVN