
Le 14 août, le parc archéologique de Pompéi a révélé qu'un touriste avait été arrêté pour avoir volé six pierres lors de sa visite. ©Getty Images/Jacques Loïc
Ramasser des pierres sur le site archéologique de Pompéi peut coûter très cher ! Un touriste écossais l'a découvert à ses dépens. Il risque jusqu'à six ans de prisons pour vol aggravé.
Le voyage en Italie d’un touriste écossais d’une cinquantaine d’années a mal tourné lorsqu’il a été arrêté par les autorités pour vol aggravé après avoir glissé illégalement six pierres provenant du site archéologique de Pompéi, près de Naples, dans son sac à dos. Bien que le geste puisse sembler anodin, les peines qui le punissent sont très lourdes : jusqu’à six ans de prison et 1 500 euros d’amende. C’est un guide du site qui a prévenu les autorités.
Vol et arrestation
Quand un guide du parc archéologique de Pompéi aperçoit un homme d’une cinquantaine d’années se baisser pour ramasser des pierres près de la basilique de la cité antique et les mettre dans son sac à dos, il alerte les agents de sécurité de la Piazza Esedra. En effet, il est strictement interdit d’emporter des artefacts qu’on trouve sur le site détruit par le Vésuve en 79 après J.-C. Finalement, avec l’aide des carabiniers (force de police militaire italienne), les agents sont parvenus à retrouver l’individu près de l’arrêt de train Villa dei Misteri, l’un des deux arrêts desservants le site. Ils retrouvent alors dans son sac à dos six pierres du site archéologique, ce qui vaudra à cet Écossais de 51 ans une accusation pour « vol aggravé ». Dans un communiqué publié le 14 août, Gabriel Zuchtriegel salut « l’effort de collaboration » entre le guide, les agents de sécurités et les carabiniers « visant à protéger le patrimoine » qui a permis d’appréhender le touriste-voleur.
Le directeur du parc archéologique de Pompéi Gabriel Zuchtriegel et un carabinier avec les pierres volées. © site de Pompéi
Pas juste des petites pierres
Depuis 2004, Le « Codeci dei beni culturali e del paesaggio » (Code du patrimoine culturel et du paysage) protège les sites archéologiques du pillage. En effet, si chaque touriste se permettait de prendre « juste une pierre », le site serait rapidement dépouillé. Par ailleurs, prendre un objet, le toucher ou le déplacer affecte la recherche scientifique. En effet, en archéologie, le lieu de découverte compte presque autant que la découverte elle-même car elle permet d’en savoir plus sur l’objet, sa fonction, son importance… Ainsi, un geste qu’on peut penser anodin - ramasser un caillou sur un trottoir de Pompéi - détruit en réalité un site inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco et entrave la recherche. Concrètement, le touriste écossais risque jusqu’à 1 500 euros d’amende et six ans de prison. La peine dépendra de ses antécédents.
Pierres volées par le touriste Écossais © site de Pompéi
La malédiction de Pompéi
Ce n’est pas le premier touriste à être reparti avec des souvenirs illégaux de la cité antique. Une publication sur X notamment avait agité la toile. Une jeune femme, jusque-là en bonne santé, expliquait qu’elle avait eu un cancer du sein quelque temps après avoir ramassé des pierres volcaniques à Pompéi. Des témoignages du même registre s’accumulent. Chaque année, les gestionnaires du site reçoivent des dizaines de colis contenant des artefacts prélevés par des touristes peu scrupuleux, parfois plusieurs années après.
Pierres volées par le touriste Écossais © site de Pompéi