
Le Grand Musée égyptien au Caire ouvrira ses portes le 1er novembre 2025. © Grand Musée égyptien/Ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités
Après de nombreux reports, le gouvernement égyptien annonce enfin la date d’inauguration du Grand Musée égyptien du Caire qui abritera la plus grande collection d’antiquités égyptiennes, dont des milliers d’artefacts provenant du tombeau de Toutânkhamon.
Entre la pandémie du Covid-19 et l’instabilité géopolitique de la région, exacerbée depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, l’inauguration du Grand Musée égyptien (GEM), situé sur le plateau de Gizeh, non loin des fameuses pyramides, est enfin annoncée. Elle aura lieu le 1er novembre 2025 et consacrera l’un des plus grands musées d’archéologie et d’antiquités du monde, avec plus de 100 000 pièces réparties sur les quelque 22 000 m2 dédiés à leur présentation. Une cérémonie dont les enjeux dépassent le secteur culturel.
Une date mûrement réfléchie
Après un énième report, le Premier ministre Mostafa Madbouly a annoncé, lors de la réunion gouvernementale du mercredi 6 août, que la date d’inauguration du GEM a été validée par le président Abdel Fattah al-Sissi. Le porte-parole du Cabinet, Mohamed El-Homosany, a expliqué que cette décision a été précédée de discussions pour déterminer la date la plus appropriée pour la cérémonie. En effet, la date ne devait pas entrer en concurrence avec d’autres événements internationaux sur lesquels les dirigeants étaient engagés. D’autre part, cette date laisse le temps d’organiser la cérémonie d’inauguration.
Vue de l’extérieur du Grand Musée égyptien avec l’obélisque © Grand Musée égyptien/Ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités
Un enjeu d’image pour l’Égypte
La cérémonie d’inauguration du Grand Musée égyptien revêt un enjeu d’image capital. Le musée, dont la construction a coûté plus d’un milliard de dollars, pense qu’il parviendra à attirer 5 millions de visiteurs internationaux par an selon l’AFP. Le GEM abritera en effet plus de 100 000 pièces archéologiques et antiques, devenant le plus grand musée du monde consacré à une civilisation. Le clou de la collection sera les 5 000 objets provenant de la tombe de Toutânkhamon dont son célèbre masque funéraire en or. Ils constituent l’une des plus grandes collections liées au pharaon.
Mesurant 11 mètres de haut et pesant 83 tonnes, la statue colossale de Ramsès II est exposée dans le hall du Grand Musée égyptien. © Grand Musée égyptien/Ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités
Une inauguration à la croisée de divers intérêts
L’enjeu de l’inauguration, et plus généralement du GEM, est celui du rayonnement culturel de l’Égypte. Le musée a pour ambition de « mettre en valeur la grandeur du patrimoine de la civilisation égyptienne et ainsi stimuler le tourisme en attirant des visiteurs du monde entier » explique le Premier ministre lors d’une réunion du Cabinet. L’enjeu est donc également diplomatique : le musée doit participer du rayonnement de l’Égypte à l’international. Ainsi, lors de l’inauguration du 1er novembre, bon nombre de représentants de différents pays du monde seront attendus. Par ailleurs, l’événement soulève un enjeu de transports publics. Lors de la réunion du comité supérieur pour organiser l’inauguration du GEM, le ministre des Transports Kamel Al-Wazir a présenté un rapport concernant les travaux d’aménagements des transports : élargissements, améliorations et créations de nouvelles routes, développement des transports en commun avec une quatrième ligne de métro et un réseau de bus rapides BRT, et l’installation de commerces. Le Grand Musée égyptien apparaît donc réellement comme un vecteur de dynamisme protéiforme, à la croisée d’enjeux culturels, économiques, politiques et diplomatiques.
Vue du ciel du Grand Musée égyptien © Grand Musée égyptien/Ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités