Ce vendredi 12 juillet, deux robots télécommandés seront envoyés au plus proche du Titanic, à 3 800 mètres sous le niveau de la mer, afin d’obtenir une cartographie à la limite de la "perfection numérique" de l’épave.
Le 18 juin 2023, le sous-marin Titan faisait naufrage dans les profondeurs de l’océan Atlantique, causant la mort de cinq personnes. Ce vendredi 12 juillet, presque 13 mois après le drame, deux robots télécommandés vont être envoyés par la RMS Titanic au plus proche de l’épave afin de la photographier avec une précision inédite, rapporte la BBC.
Percer les derniers mystères du Titanic
Grâce aux milliers de photographies que devraient capturer les robot, l’équipe en charge du projet- composée d'experts en imagerie, de scientifiques et d'historiens - pourra créer un modèle 3D de l’épave et de ses débris, qui reposent à 3 800 mètres sous le niveau de la mer, au cœur de l'océan Atlantique. Leur but ? Obtenir une cartographie la plus précise possible de ce qu’il reste du Titanic, dont le naufrage dans la nuit du 14 au 15 avril 1912 causait la mort d’environ 1 500 personnes.
Car si le paquebot a fait l’objet de nombreuses études depuis sa découverte en 1985, il renferme encore aujourd’hui de nombreux mystères. "Ce serait un rêve absolu de comprendre ce qui s'est passé avec la proue du Titanic", explique à la BBC l'ingénieure géophysique Alison Proctor. "J'espère que nous pourrons savoir si la proue a été écrasée lorsqu'elle a heurté le fond marin ou si elle toujours intacte parmi les sédiments."
L’équipe espère également pouvoir étudier certains objets aperçus lors de précédentes explorations, comme les vestiges d’un piano à queue Steinway. "Pour moi, ce sont les biens des passagers, en particulier leurs sacs, qui présentent le plus grand intérêt", explique à la BBC Tomasina Ray, en charge de la collection d'objets du Titanic de la RMS Titanic.
Elle précise : "Ce sont leurs affaires, si nous parvenons à en récupérer davantage, cela permettra d’étoffer leurs histoires. De nombreux passagers ne sont que des noms sur une liste, et c'est une façon de redonner un sens à leur vie."
Une cartographie proche de la "perfection numérique" de l’épave du Titanic
Les deux robots, de six tonnes chacun et télécommandés, sont équipés de caméras à haute définition et d’outils de pointe. "Si tous les dieux de la météo, de l'informatique, des robots, de la caméra… Si tous ces dieux s'alignent, nous devrions pouvoir capturer le Titanic et le site de l'épave avec une perfection numérique jamais atteinte. Nous pourrions littéralement compter les grains de sable", précise dans les colonnes de la BBC Evan Kovacs, responsable de l'imagerie.
"Nous voulons voir l'épave avec une clarté et une précision jamais atteintes auparavant", ajoute David Gallo, responsable de l’expédition. Si la météo le permet, l’équipe passera 20 jours au dessus de l’épave du Titanic, à bord du navire logistique Dino Chouest.
Le Français Paul-Henri Nargeolet, décédé lors du naufrage du Titan et ex-directeur de recherches chez RMS Titanic, aurait normalement dû mener cette expédition. "Cela est difficile, mais ce qui caractérise l’exploration, c’est ce sentiment d’urgence qui nous pousse à toujours continuer. Nous faisons aussi cela en hommage à la passion de l’exploration de PH (Paul-Henri Nargeolet, ndlr)", souligne son ami et historien Rory Golden dans les colonnes de la BBC. Une plaque commémorative sera déposée en son honneur sur les fonds marins.